samedi 8 mars 2008

Fin ?

Et voilà, le projet Amnesty Jeune est terminé.

Le résultats ont été donné ce mercredi 5mars après une superbe journée passé entre musicien pour notre part ;) Nous sortons 6ème de ce long projet. Nous étions 35 en course ce jour là.
Le résultat est vraiment épatant.
Je remercie tous ceux qui ont fait partie de ce projet. Nous arrêterons nous là ?

Nous sommes tous très heureux d'avoir pu y participer et nous en sortons plus grand.

(article à compléter)

mercredi 6 février 2008

« Le sourire d’un enfant est tellement beau. »


Texte pour la chanson pour Viva Rio :

« Le sourire d’un enfant est tellement beau. »

Il se permet de pleurer,

Loin de notre société,

Il se sent abandonné…

Sans parents depuis peu,

Il s’en sort de son mieux

Il a du mal à croire sauf en Dieu…

La drogue l’a anéanti…

Il a vu sa famille

Ruinée par la maladie

Voilà l’histoire d’un garçon

Racontée sans un nom

Car il est loin d’être le seul

Il faut que tu saches ce qu’ils veulent…

Parce qu’il est né là,

N’a-t-il pas droit

À la même chance que toi ?

«C’est la faute à pas de chance si… »

Justement, donne la lui !
Comprend enfin ces envies !

Il ne veut pas de ta pitié,

Mais qu’tu aides les choses à changer

N’oublie pas ces O.N.G

Qui n’attendent que toi pour bouger.

Voilà l’histoire d’un garçon

Racontée sans nom

Car il est loin d’être le seul

Il faut que tu saches ce qu’ils veulent…

Efface ses larmes et retiens la leçon…

Le sourire d’un enfant est tellement beau…

Soutenons viva rio !

Voilà l’histoire d’un garçon

Racontée sans nom

Car il est loin d’être le seul

Il faut que tu saches ce qu’ils veulent…


[ ! texte protégé, Caroline Rappe, tous droit réservés ]


Explication :

Ce texte a été écris au début du projet. Lorsque nous pensions que l’O.N.G viva rio ne travaillait que pour les enfants. Le thème était de raconter l’histoire d’un jeune brésilien

Dont on raconterait la vie au travers de tous les soucis que nous avions pu apercevoir dans le dossier reçu sur l’O.N.G. Nous voulions faire passer le message que toutes ces personnes subissent dès conflits quotidien, que le danger est encore plus présent là-bas qu’ici. Par le refrain, nous voulons insister sur le fait que c’est une réalité et qu’il faut que tout le monde en prenne conscience. On ne veut pas que tous s’apitoient sur le sors de nos semblables finalement, mais qu’ils se mettent bien en tête qu’il faut remédier à ça, qu’il ne faut pas laisser ce pays ce diviser en ces deux parties tellement distinctes, les riches, « les pauvres ». Je me permet de mettre pauvres entre guillemets car personnellement ne pas avoir de revenu fixe ou suffisant ne signifie pas spécialement pauvre… Tout le monde peut être riche dans un premier sens les gens penseront argent, mais il y a aussi, l’amitié, l’entre aide, autant de chose que l’on pourrait citer. En disant dans le texte « N’oublie pas ces O.N.G » c’est en sachant très bien que viva rio n’est pas la seule, loin de là. Chacune a son importance dans chaque pays tant qu’elle est honnête…

« Parce qu’il est né là,

N’a-t-il pas droit

À la même chance que toi ?

«C’est la faute à pas de chance si… »

Justement, donne la lui !
Comprend enfin ces envies ! »

Pour moi, ce paragraphe résume un peu toute la situation. Ce jeune garçon n’a pas choisi où il est né et il ne le regrette peut-être pas voyant notre société… Il est issu d’une société différente mais pourquoi ne devrions nous pas nous renseigner sur ces cultures, sur tout ce qu’il existe d’enrichissant là bas et nous renseigner sur tout ce qu’il se passe d’horrible à coté ? Il faut comprendre les gens et apprendre à ne pas les juger. Il faut pouvoir aider parfois simplement en se rendant compte qu’ils existent…

mardi 29 janvier 2008

Le cauchemar n'est toujours pas fini pour les afro-américains, cet article fait froid dans le dos.

Ce n'est pas parce que nous suivons une O.N.G brésilienne que la réalité n'existe pas...

Cette histoire est tres triste. Je ne me suis pas senti bien apres l'avoir lue. Et toutes ces personnalites et grandes stars noires des US ne peuvent rien faire. Incroyable!
Bonne lecture.



Vous trouverez le même texte attaché à la présente.

Bonne lecture et bonne... réflexion.





André MUTATE

Administrateur MOJA

http://www.moja.be/

Le cauchemar n'est toujours pas fini pour les afro-américains, cet article fait froid dans le dos.

ns



Reportage L'arbre de la colère



LE MONDE 17.07.07



C'est une histoire du vieux Sud. Une histoire tragique, hantée par des démons surgis d'un autre temps. Une histoire en noir et blanc. A l'ombre d'un vieil arbre, splendide et harmonieux, déployant généreusement ses branches, déjeunaient depuis des décennies les élèves blancs du lycée de Jena, petite ville de 3 000 habitants nichée au fin fond de la Louisiane et à la population blanche à 85 %. Cette organisation ancestrale de la cour de l'école qui reléguait les élèves noirs à la périphérie aurait pu perdurer si un jeune garçon noir, à la rentrée scolaire 2006, n'avait osé poser publiquement la sulfureuse question : "Pouvons-nous, nous aussi, nous asseoir sous le feuillage ?" La réponse de la direction fut très claire : "Asseyez-vous où bon vous semble !" Et sous le regard courroucé d'élèves blancs, une poignée de jeunes Noirs se glissèrent à l'ombre du vieil arbre.Le lendemain matin, 1er septembre 2006, trois cordes à noeud coulant pendaient à une branche de l'arbre. Deux cordes noires entourant une corde peinte en or : les couleurs de l'école. Les élèves noirs furent horrifiés, leurs parents mortifiés. "Pas besoin d'être historien pour comprendre le message(!), dit Caseptla Bailey, la maman d'un élève. La corde, dans cette région, évoque l'esclavage, les lynchages et le Ku Klux Klan. Ce passé n'est pas si lointain. Ce geste disait à nos enfants : "Sales nègres, on aura votre peau !""



Trois élèves blancs sont rapidement identifiés comme auteurs de la provocation. Mais le principal du lycée, qui souhaite leur exclusion, est contredit par le superintendant et le conseil de l'école, qui concluent qu'une telle "gaminerie" ne mérite pas plus que trois jours de suspension. Offusqués que l'affaire soit prise avec tant de légèreté par l'administration, les parents noirs se réunissent un soir dans une église baptiste pour discuter d'une possible réaction. Et le lendemain, quelques élèves noirs - parmi lesquels une poignée de sportifs, stars locales de l'équipe de football - improvisent sous l'arbre "blanc" une petite manifestation. Panique de l'administration. Une assemblée générale de l'école est aussitôt convoquée lors de laquelle le procureur général du district, Reed Walters, entouré d'une douzaine d'officiers de police, prend la parole et menace les jeunes manifestants. "Je vous préviens, dit-il en fixant les sportifs. Je peux être votre meilleur ami ou votre pire ennemi. Et je peux, d'un trait de plume, anéantir vos vies."
Le lendemain, la police patrouille dans les couloirs du lycée; le surlendemain, l'école est bouclée. Les parents, effarés, viennent chercher leurs enfants ou refusent qu'ils y retournent. Le principal de l'établissement affirme à la radio que l'ordre règne désormais, et le journal local, le Jena Times, affirme que tout est décidément de la faute des parents noirs qui, en se réunissant, ont fait d'une plaisanterie de potaches une affaire de racisme, et provoqué eux-mêmes l'agitation de leurs rejetons.

La vie reprend donc son cours au lycée de Jena, marquée par une tension palpable entre élèves blancs et noirs (notamment le petit clan auteur de la provocation des cordes et le groupe de sportifs) et l'irritation croissante des professeurs (en quasi- totalité blancs), furieux que leurs élèves noirs aient osé parler de racisme et décidés à leur rappeler durement la discipline évoquée par le procureur. Cela n'empêche pas un garçon noir de 16 ans, Mychal Bell, de faire gagner une nouvelle fois l'équipe des Jena Giants et d'être célébré dans le journal comme le meilleur joueur du moment. Des propositions de grandes universités, attirées par ses exploits sportifs, affluent, laissant espérer à sa famille dénuée de ressources qu'il est tiré d'affaire.Mais, dans la nuit du jeudi 30 novembre, un incendie criminel dévaste une partie du lycée. Quatorze classes sont détruites, la petite ville est sous le choc et la police à cran. Le week-end qui suit est violent. Le vendredi soir, un des jeunes sportifs noirs qui se présentait à une fête fréquentée par les Blancs se fait boxer dès l'entrée par un adulte blanc, puis tabasser par des lycéens arrivés en renfort. Le lendemain, croisant trois élèves noirs qui sortaient d'une épicerie, un jeune Blanc, impliqué dans la rixe de la veille, court à sa voiture prendre une carabine qu'il braque sur les jeunes gens.

Une bagarre s'ensuit, le Blanc est désarmé par les lycéens qui s'enfuient. Rattrapés par la police, ils sont inculpés de "voie de fait" et... "vol d'arme". Inquiets de cette escalade, plusieurs professeurs prient la direction de l'école de reporter l'ouverture du lycée. Mais, le lundi 4 décembre, les cours reprennent normalement. Jusqu'à l'heure du déjeuner.Difficile de savoir ce qui s'est passé alors. Des regards de défiance, des insultes, un doigt d'honneur sous le nez d'un des sportifs noirs par un élève blanc - un certain Justin Barker -, adepte du mot "nègre", ami des bagarreurs de la veille et des auteurs de la "plaisanterie" des cordes... Le voilà en tout cas qui reçoit un coup de poing, s'écroule, reçoit des coups de pied et perd connaissance. La confusion est totale, aucun témoin ne voit la même chose. Mais Justin Baker est transporté à l'hôpital et la police ne tarde pas à coffrer six jeune Noirs, les six sportifs déjà remarqués lors de la première manifestation. Le procureur les inculpe d'abord de "coups et blessures". Mais la colère d'une poignée de professeurs enjoignant la direction du lycée à plus de fermeté le fait réfléchir.

Désormais, c'est de "tentative de meurtre" et "complot" dont ils sont accusés. Pour une bagarre de lycéens, ils risquent cent ans de prison.Le procureur tient d'ailleurs à mettre les points sur les i. Dans un texte publié par le Jena Times, il avertit : "A ceux qui ont causé ces incidents, je dis que vous serez poursuivis dans l'interprétation la plus étendue possible de la loi et pour les crimes les plus graves que justifient les faits. Et pour votre condamnation, je réclamerai la peine maximale autorisée par la loi. Je veillerai à ce que vous ne menaciez plus jamais les élèves d'une école de la région." La communauté noire est abasourdie. Les six garçons sont définitivement exclus de l'école, les cautions exigées pour leur libération conditionnelle (de 70 000 à 138 000 dollars) bien trop élevées pour la plupart des parents, qui habitent dans des mobile homes ou des baraquements.
Trente-cinq pasteurs de la paroisse se regroupent alors pour appeler à la paix dans la communauté. Une prière commune réunit même la petite ville, un soir de décembre, au stade de football.

Car c'est bien cela le problème, croit comprendre le Jena Times, qui exclut tout soupçon de racisme : on ne prie plus assez !

Malgré les protestations des parents, la mobilisation de plusieurs associations défendant les libertés et les droits de l'homme, la création à Jena d'une section de l'historique NAACP (l'une des principales organisations de défense des Africains-Amé ricains, qui se bat depuis 1909 contre la ségrégation raciale), les six sportifs noirs restent en prison. Le jeune Blanc parti en ambulance ? Il va bien. Sorti de l'hôpital trois heures après la bagarre, il a assisté le soir même à une cérémonie de l'école. On l'a depuis trouvé en possession d'un fusil chargé de 13 balles planqué dans sa camionnette garée devant l'école. La suite est aussi affligeante. Et le premier procès - celui de Mychal Bell, la star de football -, qui a eu lieu les 26, 27 et 28 juin, a été la caricature effarante d'une justice pour riches, d'une justice pour Blancs. Dans une salle de tribunal partagée en deux - à droite, les Blancs réunis autour de Justin Barker et de sa famille ; à gauche, les familles et amis des six Noirs inculpés -, Mychal Bell a dû affronter un jury entièrement blanc, un procureur blanc, un juge blanc et dix-sept témoins blancs. Son avocat, noir, commis d'office, ne lui a posé aucune question, n'a pas mis en cause le jury, n'a relevé aucune des nombreuses contradictions des témoins et n'en a lui-même cité aucun. Il n'a pas été question des provocations raciales, des cordes de pendu, des bagarres, des insultes ; pas un mot sur l'avenir du jeune sportif qui, avant de passer les sept derniers mois en prison, se distinguait par de bons résultats scolaires. Rien. Le jeune homme a eu beau chuchoter quelques mots à l'oreille de son défenseur sur les désaccords flagrants entre les témoins, il n'en a pas tenu compte. Alors, quand le procureur, après avoir annoncé à l'ouverture du procès qu'il renonçait à l'inculpation pour "tentative de meurtre", a demandé au jury de reconnaître Mychal Bell coupable de "coups et blessures aggravés" et de "complot", les six jurés l'ont suivi à l'unanimité. Et qu'importe si ce chef d'accusation, qui expose à vingt-deux années de prison, exige, selon la loi de Louisiane, l'usage d'une "arme dangereuse". Les chaussures de tennis du garçon ont fait l'affaire ! Le juge tranchera le 31 juillet. Les parents de Mychal Bell, comme ceux des cinq autres jeunes Noirs en attente de procès, sont écoeurés. "Le garçon n'avait aucune chance", dit tristement Cleveland Riser, un vieux sage qui a connu le temps des bus, des écoles, des fontaines réservés aux Blancs. "Ce procès est le pire exemple d'erreur judiciaire que j'aie jamais rencontré", assure Alan Bean, un pasteur blanc activiste, fondateur de l'association Amis de la justice. "Un lynchage des temps modernes", laisse tomber une femme noire à la sortie du tribunal. Annick Cojean, envoyée spéciale













C'est parce qu'on imagine simultanément tous les pas qu'on devra faire qu'on se décourage, alors qu'il s'agit de les aligner un à un. [Marcel Jouhandeau]

André MUTATE +32.473.878.374

samedi 19 janvier 2008

Colloque Mondialisation Économique et Gouvernement des Sociétés


Paris, 7-8 juin 2000GREITD, IRD et les Universités de Paris 1 (IEDES) et Paris 13 Les favelas dans la mondialisationles favelas en tant que marchéLicia Valladares1 La mondialisation apparaît comme un processus qui laisse loin à l’écart les quartiers pauvres des villes des pays émergents d’Amérique latine, quartiers pensés comme espaces de ségrégation, exclus de la modernité, marqués par un mode de vie populaire dominé par la culture de l’informalité. Ces secteurs urbains ne seraient touchés qu’indirectement par la dynamique des marchés financiers mondialisés, laquelle dégraderait la situation de leurs habitants par la montée du chômage et la précarisation du travail et creuserait un fossé croissant entre riches et pauvres dans leurs niveaux et types de consommation. L’effet de la mondialisation sur les pauvres et leurs territoires serait ainsi essentiellement d’accentuer leur exclusion sociale et urbaine.C’est, synthétiquement, cette vision qui prédomine dans les milieux scientifiques et les medias. Mais jusqu’où ce registre se tient-il? Ne serait-il pas nourri par une représentation des pauvres et des espaces habités par eux qui renvoie à quelques dogmes intouchables que la littérature spécialisée a consacrés ?L’objectif de ce texte est d’essayer de montrer que dans certaines favelas de Rio de Janeiro interviennent des transformations sociales et économiques liées à la mondialisation sur un mode différent et que la mondialisation agit aussi sur ces “pauvres” en tant que facteur d’intégration partielle de ces populations au marché.Pour commencer quelques faits. 1. www.rocinha.com.brL’annonce du site est visible sur le haut d’un immeuble de cinq étages situé à Rocinha pour quiconque passe en voiture vers le centre-ville et prend le tunnel Dois Irmãos qui fait communiquer les quartiers chics de São Conrado et Barra da Tijuca avec la Zone Sud de Rio de Janeiro (Leblon, Ipanema, Copacabana). Il suffit de cliquer sur le web pour que l’internaute aie accès à des informations (en portugais, bientôt en espagnol ou en anglais): la localisation et son histoire, les projets pour Rocinha, les entreprises, les dernières nouvelles diffusées par le journal local le Correio da Zona Sul. Le site, à l’initiative de la TV ROC, le cable de la localité, crée en 1997 par un groupe argentin , annonce entre autres: « Rocinha est un vrai creuset. Tout ce que vous pourriez imaginer arrive, est arrivé ou arrivera là. Vous êtes venu au bon endroit pour en savoir plus sur ce qui s’y passe. Les gens à qui parler, les institutions à rechercher. Tout cela ON LINE régulièrement mis à jour fait venir jusqu’à vous des informations complètes sur Rocinha et les autres communautés démunies de ce Brésil ».Un abonnement mensuel au cable coûte R$ 18 (soit 9 dollars par mois) donnant accès à 22 chaines ; ou bien R$ 32 (soit 18 dollars par mois) si le choix est de 34 chaines. Réservée à 160 000 habitants2 de Rocinha , TV-ROC, ayant acheté la programmation de la NET , est obligée de la revendre moins cher à une clientèle préalablement définie comme population à bas revenus. Les abonnements sont de l’ordre de 8000 et le revenu mensuel par ménage abonné varie entre R$ 800 et R$ 1000 ( soit 400 et 500 dollars). Rappelons que le salaire minimum au Brésil est actuellement de R$150 ( soit 75 dollars).Des antennes paraboliques jalonnant le paysage un peu partout attestent effectivement la présence de la télévision et du cable dans les foyers. Si, par le cable les habitants ont accès à des images et des événements d’un monde de plus en plus globalisé, par le site rocinha.com.br le monde s’informe sur Rocinha, sa population, ses activités . On note qu’autour de 1.500 visites sont faites par mois et on annonce déjà que 60% des internautes étrangers sont des Etats Unis. Le site donne, en outre, des informations sur une enquête faite par TV-ROC elle-même auprès des consommateurs des classes “C”et “D” (qui correspondent au Brésil aux démunis). La lessive utilisée en premier lieu est la marque internationale OMO et les marques de télévision les plus courantes parmi les 97% qui ont un appareil sont Philips, Sony et Philco.D’autres données suggèrent l’inclusion de cet immense espace bâti dans les circuits économiques et commerciaux de la ville, du pays, du monde. Lorsqu’on pénètre sur le territoire occupé par Rocinha, on s’étonne d’y trouver à la fois une franchise du Mac Donald ouvert jour et nuit (qui a présenté en avril la plus grande vente de sorbets à Rio) , trois succursales du magasin de matériel photo De Plá3, trois points également de vente de téléphones portables (Nokia entre autres), des vidéothèques à profusion, des agences de banque ( y compris Caixa Economica Federal, la banque nationale fédérale); l’agence nationale de la poste ( qui aura bientôt un service e-mail d’accès libre).Les ONG internationales en ont aussi fait leur territoire d’intervention: on propose des cours d’informatique et d’anglais pour les jeunes et autres intéressés; le Viva-Cred4 finance les commerçants locaux sans les garanties demandées pour les prêts traditionnels consentis par les banques. Le profil du chef d’entreprise local a été tracé par le SEBRAE/RJ ( Service d’Appui à la Micro Entreprise): entre 30 et 40 ans, niveau bac, il a monté son affaire avec ses propres ressources (60% des cas) ou avec le soutien de parents (10%). Pour coordonner les intérêts commerciaux locaux, l’ ACIBRO (Association Commerciale et Industrielle du Quartier) a été créée. L’achat avec carte de crédit - Visa, Credicard, American Express sont acceptées dans plusieurs commerces - atteste aussi le pouvoir d’achat de la population locale et montre ici l’importance du monde des affaires, son insertion dans le marché de la consommation brésilien et international .Les services spécialisés existants sur place montrent la demande en patients de la part des services médicaux privés: des cliniques privées, dont un centre médical d’examens tels qu’échographie, ultrasonographie, prévention pré-opératoire; des laboratoires d’analyse de sang, des dentistes, et des médecins spécialisés, gynécologues entre autres. Des avocats y sont aussi, avec des cabinets spécialisés en droit pénal et du travail . Les huit agences immobilières ( la plus grande a environ 1500 contrats à gérer) négocient la location des logements à usage résidentiel ou les locaux commerciaux. Le transport est devenu un enjeu important : une ligne de bus privé (dont 120 occupent deux immenses garages), ainsi qu’environ 200 mototaxis5 desservent la population à partir de 7 arrêts différents. Une entreprise de taxi a sa centrale d’appels à Rocinha bien qu’elle couvre tout le quartier de la Zone Sud de Rio de Janeiro. Enfin un chef d’entreprise local a eu l’idée de proposer un service de bus scolaire aux familles qui veulent garantir à leurs enfants la sécurité du trajet jusqu’à l’école publique.La découverte de la favela par le tourisme professionnel semble être encore un signe de l’absorption de ces espaces par la modernité et l’économie du marché6. Un jeep tour permet au touriste étranger, moyennant le paiement de 30 dollars, de se promener pendant deux heures avec guide en anglais, français ou espagnol dans une voiture découverte d’abord et à pied ensuite. L’information sur les services offerts par la compagnie est disponible sur internet au www jeeptour.com.br . La réussite de cette nouvelle activité met, pour ainsi dire, la visite de Rocinha sur le même plan que celle de la Forêt de Tijuca ou le circuit Corcovado et Santa Tereza. Plus récemment un autre groupe, Exotic Tours, exploite aussi cette ressource, mais sous forme de “tourisme social” . Un plan de formation de guides locaux, tous résidents, est appuyé par la Secretaria Municipal do Trabalho de la Municipalité de Rio de Janeiro. On apprend l’ anglais, la géographie, l’histoire de Rocinha, pour mieux montrer aux touristes cet espace où habite une importante population de travailleurs et qui ne correspond pas à l’image courante du bastion contrôlé par les trafiquants de drogue. L’étape suivante sera la production de cartes postales et l’établissement de points touristiques avec stands et vente de produits artisanaux locaux!!Les initiatives se multiplient donc et la liste pourrait s’étendre à une multiplicité d’atouts locaux. L’important à signaler est que la favela est devenue un grand marché, engendré soit par la circulation des biens et de la monnaie, soit par sa propre capacité à produire des richesses nondisponibles préalablement mais nécessaires. Le foncier en constitue un des meilleurs exemples: terre d’occupation illégale à son origine, la favela s’est implantée sur un espace non bâti, non équipé, approprié par ses premiers occupants. Néanmoins sur un terrain dont on n’est pas propriétaire,on construit non seulement le logement occupé mais un deuxième, troisième ou quatrième pour la location ou la vente. On peut par ailleurs vendre seulement la dalle supérieure de as propre maison, comme si c‘était du terrain créé. Conséquence: sans un règlement qui gère le territoire, celui-ci croît sauvagement. Des transactions immobilières se développent là où se négocient des achats, des ventes et des locations pour un marché parallèle différent de celui des notaires de la ville. 2. Les images dominantes du passéLes faits et informations par lesquels nous avons commencé, auquels tout internaute ou chercheur peut avoir accès sur place, contrastent singulièrement avec les images dominant dans la littérature sur la ségrégation sociale et les quartiers pauvres des grandes villes du Brésil et de l’Amérique latine. Symbole même, depuis un siècle déjà, de la ségrégation socio-spatiale, est-il possible de tenir encore aujourd’hui le discours qui fait de la favela le territoire par excellence de la pauvreté et de la culture populaire, comme si elle était une enclave urbaine exclue des processus économiques généraux, l'autre moitié d'une ville divisée, la Cidade Partida7, où la vie locale n'est que violence et misère... ?Il est nécessaire, pour commencer, d’examiner les « dogmes » à la base de telles réflexions. 2.1. Les trois « dogmes »Le premier « dogme » porte sur la spécificité de la favela. On considère depuis toujours qu'avec son histoire particulière, son mode de croissance différent des autres quartiers, la favela est un espace tout à fait spécifique. Les géographes soulignent la façon particulière dont elle occupe l'espace urbain, en dehors de toute légalité, sans rues bien tracées et avec un accès très limité aux services et aux équipements collectifs. Les architectes, eux, mettent en valeur les différences engendrées par un habitat, un urbanisme et une esthétique peu ordinaires, qui s'écartent de tous les modèles de la rationalité architecturale. Les organismes officiels justifient une approche spécifique des favelas, en rappelant sans cesse, depuis des décennies, que cette forme d'occupation du sol n'est pas conforme aux normes, qu'elle est illégale. Par ailleurs, les indicateurs démographiques montrent que dans ces espaces, la population est plus jeune, les migrants en plus grand nombre, la densité par unité d'habitation plus élevée, et le taux de croissance plus fort que dans l'ensemble de la ville. Enfin, les catégories du recensement définies par l'IBGE cristallisent cette différence : pour l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques, la favela est un agglomérat “ hors norme ” de cinquante maisons au minimum8.Des travaux de sociologues ou d'anthropologues concluent aussi dans le sens de l'affirmation de cette spécificité puisqu'ils font souvent référence à une “culture de favela”. Un bon exemple en est le livre récent Um século de Favela, coordonné par Alba Zaluar et Marcos Alvito (1998), qui rassemble douze contributions dont quatre traitent de la culture populaire - samba, carnaval, capoeira, bals et groupes funk ; cinq évoquent crime, peur, drogue et délinquance, autrement dit la violence dans la favela; et trois seulement étudient les changements dans la politique et la structure sociale.Nombreuses sont les études9 qui rappellent avec insistance que la favela, qui a vu naître la samba, est aujourd'hui le cœur du royaume du funk et du rap. Territoire principal du jogo do bicho10, elle est maintenant identifiée comme plaque tournante du trafic de drogue à Rio de Janeiro. Espace propice à la diffusion de différentes formes de religiosité populaire, elle est un terreau fertile où fleurissaient les cérémonies d'umbanda, et où plus récemment essaiment les cultes protestants et pentecôtistes. C’est aussi un lieu où la politique même aurait pris des allures différentes avec les associations de quartier ; auparavant prisonnières de mécanismes forgés par le clientélisme politique, elles sont maintenant sous le contrôle du narcotrafic qui se substitue à l'État absent. Bref, ce qui est en jeu est la forte identité de ces espaces, marquée non seulement par une géographie propre, mais aussi par le statut d'illégalité de l'occupation du sol, par l'obstination à rester favela (comme l'illustre la chanson Opinião 11de Zé Keti, popularisée par Nara Leão), par un mode de vie quotidien distinct. La trajectoire sociale typique des jeunes favelados serait l'échec scolaire, et, par l'attrait de l'argent et du pouvoir, l'entrée dans le “mouvement”12 du trafic de drogue. La favela conditionnerait ainsi le comportement de ses habitants, dans une réactivation du postulat hygiéniste ou écologiste de la détermination du comportement humain par le milieu.Le second "dogme"correspond à une autre idée largement partagée: la favela est le lieu de la pauvreté, le territoire urbain des pauvres. L'idée d'un espace qui leur serait propre vient de loin, de l'époque où le maire Pereira Passos détruisit les taudis de l'Avenue Centrale (1902-1906), obligeant la population pauvre à monter sur les collines et à amorcer le processus d'invasion. Selon ce que l'on raconte, le Morro da Favella, une colline occupée par d'anciens combattants de la guerre de Canudos en 1897, aurait donné son nom, qui devint nom commun, à cette forme d'habitat à partir des années vingt. La ville de Rio vit ensuite se multiplier les invasions de terre au rythme des flux migratoires en provenance du Nord-Est et des Etats voisins. Les migrants pauvres se dirigeaient vers les favelas, véritables enclaves en forte croissance, sous-équipées et toujours illégales. Dans la décennie 40-50, est donné le signal d'alarme et sont prises les premières mesures concernant ces espaces et prévoyant le relogement des pauvres (politique des “parcs prolétaires” du maire H. Dodsworth).La théorie de la marginalité, première grille de lecture utilisée par les scientifiques pour comprendre le phénomène, fait, elle aussi, de la favela l'habitat des pauvres. Par la suite, le débat des sciences sociales entraîne une modification du regard, qui fait de la favela non plus un problème mais une solution à la question du logement13 (une solution pour quiconque cherche un logement gratuit par manque de revenus réguliers ou de revenus tout court). Mais l'idée reste cependant que la favela est l'espace propre aux pauvres urbains; dans la favela, les pauvres sont chez eux. Formant une ville dans la ville, la ville illégale dans la ville légale, les résidents des favelas ont leur territoire où la marque identitaire est omniprésente. Une économie et des lois intra-muros, des codes propres, se sont développés dans ces espaces abandonnés à leur sort et délaissés par les pouvoirs publics. C'est le symbole même de la ségrégation spatiale. Le journaliste Zuenir Ventura, dans son livre Cidade Partida, déjà mentionné, offre une bonne synthèse de cette représentation de la territorialisation de la pauvreté : les favelas sont comme territoire de la pauvreté urbaine, comme traduction urbaine de l'exclusion sociale.En choisissant la favela comme terrain privilégié, les chercheurs en sciences sociales démontrent clairement qu'ils adhèrent à ce dogme. Qui s'intéresse à la pauvreté ou aux inégalités sociales n'hésite pas un instant avant de se précipiter vers la favela en quête de données empiriques. C'est là qu'on envoie les étudiants et les assistants de recherche, les thèses sur ce thème se multiplient. Le présupposé est incontesté : la favela est le lieu de résidence des pauvres, l'espace populaire par excellence; du coup elle se transforme en terrain d'études privilégié de tous les phénomènes associés à la pauvreté et à l'univers populaire : religion, santé, politique, associations, secteur informel, musique, femmes, enfants, jeunes, échec scolaire, violence, etc. En tant que territoire de la pauvreté, la favela en vient à symboliser le territoire des problèmes sociaux.Il n'est pas sans importance de signaler que le terme de favelado, qui à l'origine désignait la personne qui habite une favela, c'est-à-dire un lieu, en vient à désigner quiconque occupe une certaine place sociale. Au niveau des représentations sociales, le résident d'une favela appartient non seulement au monde populaire mais aussi au monde des problèmes sociaux. Avec la croissante diffusion de l'image de la favela comme enclave, on réaffirme, semble-t-il, que la pauvreté engendre la pauvreté et que la pauvreté engendre des problèmes. N'est-ce pas là le cercle vicieux classique de la stigmatisation?Le troisième "dogme" fait de la favela une unité, que ce soit au niveau de l'analyse scientifique ou sur le plan politique. C'est au singulier que l'on pense la favela, que ce soit dans les écrits, dans les fictions, et surtout dans l'action. Bien que tous reconnaissent se trouver devant une réalité diverse, tous se laissent porter par l'habitude de réduire un univers pluriel à une catégorie unique.Les données officielles et les études des chercheurs distinguent, certes, les favelas d'occupation ancienne ou récente, petites, moyennes ou grandes, consolidées ou précaires, implantées sur un terrain accidenté ou plat , dans le Centre, la Zone sud, la Zone nord, la Zone ouest ou la périphérie de la ville. On reconnaît donc qu'il s'agit d'un univers très varié géographiquement et démographiquement mais paradoxalement, on en nie les différences de nature sociologique.Parler de la favela au singulier a des implications importantes, par exemple l'adoption de l'homogénéité comme présupposé, et le désintérêt pour la diversité, si bien que les différences internes deviennent automatiquement secondaires. On occulte la diversité, la pluralité des formes, des rapports sociaux et des situations sociales. L'évocation systématique d'un idéal-type ou d'un archétype est récurrente dans tout discours sur la favela carioca. De ce fait, “la” favela est forcément une colline (morro), une zone illégalement occupée, hors-la-loi, un espace sous-équipé, le lieu de concentration des pauvres dans la ville. Une même dénomination générique unifie des situations aux caractéristiques pourtant très différentes, en réalité, sur le plan géographique, démographique, urbanistique et social. Pourquoi ? 3. Pourquoi ces dogmes?A partir des données du recensement de 1991, nous avons montré que, contrairement à la vision dominante, les favelas présentent des signes évidents d'hétérogénéité dans leur réalité physique, spatiale et sociale, au point qu'il est presque impossible, pour ne pas dire erroné, d'évoquer une catégorie unique et distincte (Préteceille et Valladares, 1999, 2000). Dans l'ensemble des 10 542 secteurs censitaires correspondant à la Région Métropolitaine de Rio, nous avons repéré les 1 291 secteurs (12% du total) que l'IBGE définit comme favelas afin de les comparer à l'ensemble des secteurs hors favela de la métropole. Nous avons construit des typologies des secteurs censitaires portant sur le niveau d'équipement urbain (eau, assainissement, ramassage des ordures), sur le statut d'occupation (de la construction et du terrain), sur le niveau de scolarité et de revenu du chef de famille. L'étude de la distribution des secteurs censitaires en favela dans chacune de ces trois typologies montre que, même s'ils sont plus présents dans certaines modalités, ils sont répartis en proportions non négligeables dans tous les types sauf ceux de niveau supérieur. Ceci montre l'existence d'une assez grande diversité entre les espaces constituant des favelas sur les trois dimensions étudiées, niveau d'équipement, statut d'occupation, niveau social. La prétendue homogénéité des favelas de Rio a ainsi été remise en cause.Par ailleurs, la comparaison entre les secteurs censitaires appartenant à des favelas et ceux hors favela montre que les premiers ne sont pas forcément les plus pauvres en équipements urbains de l'espace métropolitain. Ce ne sont pas non plus, loin de là, les seuls où l'on trouve des propriétaires du logement seul et pas du terrain14, plus nombreux hors favela que dans les favelas. Enfin, la majorité des chefs de famille les plus pauvres, à la scolarité la plus faible, de la métropole, résident hors des favelas.Bien que nos travaux n'aient pris en compte que quelques indicateurs du recensement, ils prouvent l'existence d'une grande diversité à l'intérieur de cet ensemble des favelas. En outre, ils soulignent la nécessité d'une approche méthodologique trop négligée, celle de la double comparaison, entre les favelas comme entre elles et les autres zones urbaines. Seule une telle approche peut fournir les bases d'une discussion sérieuse de la spécificité ou non de ces espaces.Comment expliquer la permanence des dogmes? Y-aurait-t-il de fait un intérêt à les faire perdurer ? Jusqu'à quel point leur persistance dans l'imaginaire collectif procure-t-elle des bénéfices aux favelas et à leurs habitants ?Dans l'histoire des favelas cariocas, on observe l'intervention de trois groupes d'acteurs sociaux : les pouvoirs publics, les associations de quartiers et, dans les années quatre-vingt, les ONG. Nous avancerons l'hypothèse que ces trois groupes ont chacun leur intérêt propre pour défendre la spécificité de la favela, la définir comme territoire par excellence de pauvres, en faire un univers homogène.15Commençons par les pouvoirs publiques. Les politiques publiques ont toujours soutenu la spécificité de l'univers des favelas. Des programmes aussi contrastés que ceux de la destruction et du relogement (remoção) des habitants ou ceux de l'urbanisation des favelas se sont appuyés sur un même présupposé : ces zones illégales, hors normes et sous-équipées, devaient être l'objet de mesures spéciales. Sinon, comment justifier une politique en direction de la favela ? Comment légitimer tout un arsenal d'instruments et de procédures techniques, une législation spécialisée, des mesures et les " solutions " alternatives qui, à divers moments, ont été élaborés par différents organismes publics?Prenons le risque de répondre que pour justifier ces politiques publiques, il est nécessaire de défendre la spécificité de la favela. Quand il s'agit de politiques à mettre en œuvre sur une large échelle, il est plus “logique”, plus “adéquat” de travailler avec une catégorie unique, “la favela”. Pour l'efficacité opérationnelle, il semble nécessaire, quel que soit le programme à mettre en œuvre, de se référer à des normes générales, des critères communs, des définitions de base. Malgré l'existence de différences entre les favelas et en leur sein - ce que n'ignorent pas les pouvoirs publics - il est plus simple de définir une cible homogène aux politiques et aux programmes spéciaux dont la mise en place sera facilitée si leur objet est un type unique d'espace qui correspondrait à un type unique de réalité sociale.Le public-cible est lui aussi défini par une unification produite par la mise en avant des seules caractéristiques générales et dominantes. Il ne s'agit pas seulement d'une population uniformisée par son lieu de résidence mais aussi par les revenus dont disposeraient tous les ménages qui la constituent. La permanence de l'expression “population à bas revenus” employée depuis l'époque du BNH créé en 196416 jusqu'à l'actuel programme “Favela-Bairo” témoigne de cette tendance. Les habitants des favelas peuvent être insérés de façon différenciée dans le marché du travail (salariés, indépendants, informels), percevoir des revenus réguliers ou aléatoires, faibles ou moyennement élevés, payer un loyer ou être propriétaires, ne pas savoir lire ni écrire, ou avoir terminé le cycle secondaire ou même avoir un diplôme d'études supérieures. Ils seront pourtant toujours assimilés à un groupe unique, “les pauvres”. Les buts politiques et opérationnels justifient de les construire comme catégorie unique, comme un tout.Les autorités publiques ne sont pas les seules à vouloir tirer un profit politique du discours qui rend la favela spécifique et la pauvreté homogène. Les associations de quartier, malgré une longue histoire qui fait alterner l'opposition au gouvernement et les pratiques de cooptation, jouent la même partition que l'État. Les dirigeants de ces associations, pour qualifier l'ensemble qu'ils représentent, utilisent aujourd'hui le terme de “communauté”. Cette notion, qui est un substitut du mot “favela” ressenti comme péjoratif, occulte les différences et les conflits qui existent au sein de l'univers des favelas, à l'intérieur des divers espaces ou entre les habitants eux-mêmes. La notion de communauté suppose une idée d'union - qui n'est pas toujours une caractéristique effective de l'histoire de ces associations et de leurs territoires ; elle occulte en outre une grande diversité de situations sociales et une multiplicité d'intérêts présents dans une structure souvent plus atomisée que communautaire.N'oublions pas que, dans la tradition politique carioca, l'aide au pauvre donne des voix et que les associations de quartier ont pris une part active à ce jeu, comme l'a bien montré Eli Diniz dans son livre Voto e Máquina Política (1982). Les politiciens utilisent la tradition clientéliste de la politique du “robinet” (bica d'agua): les votes sont échangés contre des avantages, pour une personne ou au bénéfice du quartier. Même le programme le plus récent, Favela-Bairro, en cours depuis 1996, qui est une réponse aux revendications basées sur le droit à vivre dans les favelas finalement prises en compte par l'Etat, n'y échappe pas.Les associations de quartiers, dans leur rôle d'intermédiation, essaient de réaffirmer la spécificité des espaces qu'elles représentent, soulignant leur précarité quant au statut juridique, à la faiblesse de l'équipement urbain. Pour garantir les aides dont elles ont évidemment besoin, les associations doivent revenir sans cesse au discours de la “communauté démunie”, de la précarité. Les favelas manquent toujours de tout. Ces espaces inachevés, fragmentaires dépendent de l'aide des autres et des organismes de l'État auxquels ils doivent nécessairement recourir. On peut se demander d'ailleurs si cette insistance des leaders associatifs sur le dénuement, qui fait partie du jeu de la défense des intérêts, n'est pas renforcé par les pratiques des habitants eux-mêmes qui investissent toujours en dernier lieu sur l'amélioration de l'aspect extérieur de leur maison, ce qui prolonge la perception d'espaces précaires alors même que le confort des logements a pu notablement progresser.Les ONG constituent aussi un de ces acteurs sociaux qui offrent à l'imaginaire collectif cette même représentation de la favela. Plus proches des pauvres que beaucoup d'autres institutions, puisque leurs sièges ou filiales fonctionnent dans la favela même, elles reprennent le discours des associations de quartiers en insistant elles aussi sur la notion de “communauté”, et ses connotations d'union, de solidarité, de cohésion. Ces organisations ont souvent des clientèles très spécifiques - les femmes, les enfants, les jeunes, les noirs, etc. – et des domaines d'actions particuliers, mais elles mettent toujours en avant les exclus, les victimes de la violence etc., comme segments d'une pauvreté qu'un discours globalisant uniformise car il finit par opposer les " pauvres " à tout le reste. Bien qu'elles-mêmes constituent un ensemble hétérogène, puisqu'elles ne se définissent pas par les mêmes croyances, la même idéologie, toutes utilisent le discours de la pauvreté pour justifier leur existence. Dans le cas des organisations étrangères, surtout celles des pays européens qui veulent aider le Tiers Monde, ce discours est une ressource indispensable pour garantir la continuité du flux des moyens nécessaires à la poursuite de l'action. Dans la mesure où elles représentent la société civile engagée dans l'action et où elles passent des accords de partenariat qui stimulent l'action des pouvoirs publics brésiliens, elles rendent sans doute aucun un précieux service aux “communautés démunies”. Mais, ce faisant, elles renforcent la représentation homogénéisante de la favela comme lieu de la pauvreté et espace social spécifique. 4. Les favelas comme réalité plurielleTous les chercheurs ou acteurs n'adhèrent pas uniformément aux dogmes que nous avons exposés. Mais l'analyse sytématique de la littérature (Valladares et Medeiros, à paraître) montre clairement qu'il s'agit d'un point de vue très largement répandu. Si cette représentation a certains effets bénéfiques dans une logique “militante” appuyant les revendications des habitants pauvres, elle a aussi des effets d'occultation ou de codification des problèmes sociaux qui le sont moins.L'accent mis sur la spécificité des favelas et leur identification à la question de la pauvreté urbaine finit par se transformer en une arme à double tranchant dans la défense des pauvres. En effet, la représentation des favelas comme espace des pauvres par excellence, si elle peut éventuellement attirer sur elles quelques bienfaits, laisse dans l'ombre les autres secteurs de la ville, forts nombreux, qui sont aussi démunis voire plus, avec de très forts besoins en investissements publics, comme les lotissements irréguliers, nombre de banlieues pauvres, ou certaines parties dégradées des zones centrales. Selon l'Institut Pereira Passos (l'ancien IPLAN-RIO) le cadastre municipal recensait, en avril 1999, 604 favelas, mais aussi 783 lotissements irréguliers et 508 ensembles de logements sociaux. En l'absence de repérage spécifique de ces deux dernières catégories dans le recensement, on ne sait quelle est leur importance en nombre de logements et d'habitants, mais on voit bien qu'elle est sans doute considérable. Pourtant les études, les programmes publics, les films consacrés à la pauvreté ne portent que sur les favelas. Le grand ensemble de la Cité de Dieu (Cidade de Deus), destiné au départ au relogement de favelados, souvent filmé et étudié, est l'exception, qui se détache ainsi de plus de 500 ensembles d'habitation qu'il est supposé représenter.En concentrant et en attirant un plus grand nombre de programmes et d'initiatives que n'importe quelle autre type de zone, les favelas deviennent des pôles qui suscitent non seulement l'attention mais aussi l'attraction. L'identification de la favela comme priorité lui a conféré une position qui ne peut se justifier que sur un plan politique et symbolique. Si l'on adopte un point de vue sociologique, celui de la comparaison avec les autres zones de la ville, surtout celles qui sont démunies et sous-équipées, les signes de distinction se diluent.Par ailleurs, les approches scientifiques comme journalistiques confondent les processus sociaux observables dans la favela et les processus sociaux causés par la favela. Ce type de simplification empêche de comprendre vraiment des phénomènes qui, s'ils se manifestent effectivement dans la favela, se manifestent aussi ailleurs. Certains problèmes prendraient une autre dimension si la favela n'étaient pas le terrain systématiquement utilisé pour les étudier. Seule la comparaison entre les processus sociaux dans les différents types d'espaces permettrait de conclure à la spécificité de certains.L'étude des favelas elle-même souffre de cette unification, car elle empêche de percevoir et d'analyser les différences notables internes à cet ensemble. Sur le plan urbain, on connaît mal les considérables différences entre les 604 favelas répertoriées à Rio. Et l'on sous-estime pareillement les différences importantes internes à nombre d'entre elles, surtout les plus peuplées, ou celles qui résultent de processus successifs et différenciés d'occupation. Une même favela peut en fait abriter plusieurs favelas différenciées.La méconnaissance des différences de plus en plus importantes qui se creusent entre des zones qui rassemblent plus d'un million d'habitants, et donc représentent d'énormes marchés pour une consommation moderne, correspond de fait à la négation de processus économiques et sociaux qui font des favelas partie intégrante d'un monde également capitaliste, fragmenté par les mêmes impacts de la mondialisation et les mêmes inégalités.Les favelas sont, en moyenne, des zones plutôt pauvres, mais elles ne le sont pas uniformément, et elles ne sont pas les seules dans l'agglomération de Rio de Janeiro qui présentent de telles caractéristiques sociales. Elles ne rassemblent ni la majorité des pauvres, ni les espaces les plus démunis, et enfin elles ne rassemblent pas que des pauvres. On y trouve des catégories populaires modestes mais non misérables, et on y trouve même des catégories moyennes, ce qui révèle une structure sociale diversifiée et sans doute des processus de mobilité sociale non négligeable.Réduire les favelas à des zones de pauvreté nous paraît donc une position erronée. Évoquer la favela comme si elle était une autre moitié de la ville, la ville informelle enclavée dans la ville formelle, c'est tomber dans une vision dualiste, et méconnaître l'interdépendance, l'indissociabilité et la complexité des éléments qui structurent la ville et ses dynamiques de transformation. 5. En guise de conclusionRevenons à la mondialisation et à son impact sur les transformations sociales dans les pays dits « émergents ». Le cas des favelas que nous venons d’analyser ici montre bien, ( bien qu’ à un niveau assez circonscrit), la nécessité d’être précautionneux avant de se lancer dans des conclusions prématurées.L’idée de l’exclusion sociale et urbaine des quartiers pauvres semble être renforcée par le paradigme de la mondialisation, fortement alimenté de nos jours par le débat académique. La mondialisation augmenterait forcément le fossé entre riches et pauvres, en fonction des mutations financières et de leurs conséquences directes sur les statuts du travail, la flexibilisation de l’usage du travail, la transformation des modes de circulation des biens et de l’argent.Mais est-ce toujours vrai ?Contrairement à ce qu’on pense et au consensus général parmi les chercheurs, nous avons montré que dans les quartiers par excellence de la pauvreté et de la ségrégation à Rio de Janeiro interviennent des transformations sociales et économiques liées à la mondialisation sur un mode différent. Bien que nous n’ayons ici insisté que sur Rocinha comme réalité empirique, nous savons que beaucoup des processus identifiés sont aussi présents dans d’autres favelas. ASHOCA, une ONG internationale possède un réseau de 33 écoles d’informatique implantées dans les favelas de Rio. Le CDI (Comité pour la Démocratisation de l’Informatique) a pour but introduire l’informatique dans les quartiers pauvres et depuis 1997, voit Internet comme “un moyen qui potentiellement peut promouvoir une grande intégration sociale”. Le site Jovem Link a été créé pour permettre un “pont digital”entre les jeunes des favelas et d’autres usagers d’Internet. Le Favelanet, un chat pour l’annonce, entre autres, d’offres de travail et de stages est prévu17. Rio das Pedras, considéré comme la favela à plus forte croissance actuellement, avec un parc commercial très grand, dispose entre autres d’agences de voyage ainsi que de succursales de vente de billets des entreprises Itapemirim et São Geraldo, les plus importantes compagnies de transport inter-états18. Le complexe de Maré ( dix favelas en tout, 120 000 habitants) depuis son Centre d’Etudes et Actions Solidaires de Maré, propose non seulement des cours d’informatique, de danse, arts plastiques et langues étrangères mais aussi le Telecurso Segundo Grau ( télé-enseignement)19. Le Laboratoire d’Analyses Médicales Sergio Franco, le plus grand et le plus ancien de Rio, vient d’ouvrir dans Maré une succursale d’accueil et prélèvement20. La très connue (par son Ecole de Samba) favela da Mangueira, avec ses 500 établissements commerciaux, mène depuis treize ans, avec un financement direct de Xerox, le projet de Vila Olímpica, complexe sportif-éducationnel pour 4.000 enfants préparant actuellement des athlètes pour les Jeux Olympiques de Sidney21. Les exemples se multiplient, la liste en serait longue....Dès qu’on écarte la vision simpliste et idéalisée qui attribue aux favelas exclusivement une fonction de logement, on se rend compte que les grandes favelas sont devenues de très importants marchés de biens et de services. Les commerçants locaux, depuis longtemps, l’ont compris, en s’adaptant aux nouveaux besoins de leur clientèle, en se spécialisant22, en renouvelant les produits et leurs stocks, en acceptant la carte de crédit; les professions libérales - médecins, dentistes, avocats, enseignants - plus récemment y ont vu la possibilité de vendre sur place leurs services moins cher, mais avec l’assurance d’une clièntele aux besoins et demandes constants. Les magasins de téléphone portable, dernièrs arrivés, font sûrement fortune dans les favelas : Rio de Janeiro est actuellement le premier de tous les états du Brésil a avoir plus de portables que de téléphones fixes23. Selon l’Agence National de Télécommunications, entre février et mars les portables ont atteint 2,8 millions contre 2,770 millions de fixes, la principale cause de l’augmentation étant attribuée à la carte téléphonique ou système de pré payé. L’ importance du marché des favelas est néanmoins le plus visible dans le domaine de l’immobilier. Un reportage de O Globo a fait fureur récemment24: il dénonçait que huit familles seulement étaient propriétaires de plus de 500 immeubles en location dans les favelas de Rio. Cette activité spéculative était concentrée à Rocinha, Vidigal, Rio das Pedras et Jacarezinho, de très grandes favelas situées respectivement dans la Zone Sud, Barra da Tijuca et la Zone Nord de la ville. Un de ces propriétaires avait fait construire un immeuble de 50 studios et un deuxième de 22 petits appartements, tous déjà loués. Pendant le réveillon de l’an 2000 la vue sur les plages et la mer de Leblon et Ipanema depuis Vidigal a été mise au service des touristes:48 heures d’émerveillement pour la somme de R$ 2ooo ( US$ 1000)!Last but not least, signalons que la Mairie de Rio vient d’annoncer qu’elle édictera des normes d’usage du sol urbain pour contenir la croissance verticale des favelas déjà arrivée aux cinq étages. Le maximum permis, de trois étages, sera inauguré par les favelas inclues dans le programme officiel “Favela -Bairro”. On annonce que la législation entrera d’abord en vigueur dans huit favelas et s’étendra ensuite à 12 autres25. Le projet est aussi de faire payer l’IPTU ( taxe d’habitation) par les résidents et de faire régulariser l’occupation chez le notaire.La question effectivement se pose: cela a t-il un sens de continuer à considérer les favelas comme des quartiers d’exclusion sociale, des territoires de la pauvreté ? Les processus que nous avons décrits ici suggèrent insertion, mobilité, mutation, différenciation, accumulation et surtout modernité. Peut-être plus rapidement que d’autres espaces déjà consolidés, les favelas grandes , stratifiés, exploitent-elles bien leur marché. Et les transformations sociales et économiques auxquelles on assiste sont -elles les conséquences exclusives de la mondialisation ? Références DINIZ, Eli (1982)Voto e Máquina Política. Rio de Janeiro, Paz e Terra. PREECEILLE, Edmond et VALLADARES, Licia (1999)Favelas no plural. Presenté à la 23e. Réunion Annuelle de la ANPOCS, Caxambu, octobre 1999. PRETECEILLE, Edmond et VALLADARES, Lícia (2000)Favela, favelas; unidade ou diversidade da favela carioca. In: RIBEIRO, Luiz Cesar de Queiroz (coord.) - O Futuro das Metópoles; desigualdades e governabilidade. Rio de Janeiro, Revan, FASE, pp.375-403. VALLADARES, Licia et MEDEIROS, Lídia (coords.)O que já se sabe sobre as favelas cariocas: uma bibliografía comentada. Rio de Janeiro, URBANDATA/IUPERJ/UCAM, à paraître. VENTURA, Zuenir (1994)Cidade Partida, São Paulo, Companhia das Letras. ZALUAR, Alba (1985)A Máquina e a Revolta ; as organizações populares e o significado da pobreza. São Paulo, Brasiliense. ZALUAR, Alba et ALVITO, Marcos (coords.) (1998)Um Século de Favela. Rio de Janeiro, Fundação Getulio Vargas.

lundi 3 décembre 2007

Notre groupe Amnesty Jeunes Viva Rio



Nous vous présentons notre groupe =D


La rangée du haut de gauche à droite :

Mathieu, Alice, Mélanie, Gaelle, Céline, Sylvain, Aurélie, Raphael et Nuthanee (étudiante originaire de Thailande qui a participé au projet lors de son séjour)


Et en bas de gauche à droite toujours:


Aurélie, Madison, Noémie, Marie, Valériane et Caroline.

lundi 8 octobre 2007

Expo liège du 8 au 12 octobre, de 10 à 17h à la salle "article 23" près des chiroux.


Exposition Brésil : contenu


En réalisant cette exposition « Nous vivons dans la peur », Amnesty International veut mener une campagne pour dénoncer la terreur dans laquelle vit la population des favelas au Brésil.

En effet, dans ces quartiers très pauvres, les gens se retrouvent piégés entre les forces de police militaire qui sont toujours aussi violentes que du temps de la dictature militaire et les bombes des trafiquants de drogue surarmés.

En fait, le but de la politique en envoyant des agents de la police militaire dans les favelas est de renforcer la frontière qui sépare les quartiers riches des quartiers pauvres de la ville. Malheureusement, l'affrontement entre cette police militaire mal entraînée, mal payée et mal équipée et les bandes de trafiquants surarmés tourne souvent à des massacres sanglants dont la population innocente fait les frais. Quant à la police militaire, souvent très mal équipée comme je viens de le dire, elle se retrouve à la fois victime et responsable de cette montée de la violence.

« Nous vivons dans la terreur » réalisée par une artiste, photographe et cinéaste brésilienne vous permettra de vivre, le temps de 31 photos, l'angoisse et la terreur de ces pauvres victimes.
Et oui, Genna NACCACHE, l'artiste, a un don incroyable pour témoigner de cette situation de violence quotidienne. Elle a connu beaucoup de massacres entre 2000 et 2005 et a su capter l'âme de ce peuple qui n'aspire qu'à une vie meilleure.

Dans la première partie, Genna Naccache dévoile les violents combats entre la police et les trafiquants de drogue à Roncinha, une grande favela située sur les flancs escarpés d'une colline de Rio. Ses talents de photographe nous permettent de vraiment saisir le traumatisme et le réel désaroi d'une population entière, hommes, femmes et enfants, qui luttent pour continuer à vivre normalement.
Vous verrez ainsi des visages désespérés, des habitants soumis aux pires violences non seulement de la police mais aussi des trafiquants. Ainsi, otages des uns et des autres, ils survivent.
Vous verrez également les hélicoptères qui, à la poursuite de trafaiquants n'hésitent pas à tirer sur de pauvres victimes.
Vous remarquerez aussi les arrestations sanglantes et le manque de respéect pour les cadavres transportés dans des brouettes sans la moindre humanité.

Dans la deuxième partie, vous voyagerez à travers la prison des femmes de TALAVERA BRUCE.
Une des plus dure de Rio où les femmes détenues étaient inculpées de différents crimes allant du larcin à l'homicide.
Genna Naccache qui a partagé leur vie les a photographiées avec un réalisme incroyable dans leurs moments de plus grande détresse mais aussi dans leurs moments de joie contenue comme les mariages, les naissances....
Vous pourrez d'ailleurs constater que la religion est pour ces femmes un des seuls moyens d'espérer encore !

Dans la troisième partie, vous vous rendrez dans la favela Terra Encantada complètement délabrée, soumise au trafic de la drogue et connue pour la résistence de ses habitants.
Mais c'est aussi le lieu de naissance de l'AFFRAREGGAE, groupe brésilien qui a développé dans les favelas un réseau de centres commmunautaires et propose surtout aux enfants des ateliers comme le cirque, le cinéma...
Puis vous découvrirez la favela Nova INVASAO, « nouvelle invasion » un nouveau quartier abritant des habitants sans aucune ressources. Vous déambulerez dans les maisons aux murs branlants réalisés avec de vieilles caisses d'emballage et des tôles ondulées. Bien entendu, vous n'y trouverez aucun centre médical, aucune école, les ordures à même la rue laisseront échapper, si vous êtes attentifs, une odeur nauséabonde signe de misère absolue !

Une quatrième partie sera consacrée aux bus incendiés par les « caveiroes ». Ces fameux blindés qui sont, dit-on , faits pour la sécurité des favelas provoquent en réalité des dégâts incroyables

Nous sommes en mai 2006, l'Etat vient de prendre la décision de transférer 765 membres du Gang de Criminels « les primera comando da capital » à la prison de Sao Paulo. Le Primera Comando da Capital en profite alors pour donner l'ordre de représailles, déclencher une révolte dans la prison et prendre la police pour cible.
Le résultat est dramatique, de nombreux policiers sont tués.
Bien entendu, la police se venge et tue à son tour utilisant des moyens sauvages sans distinguer les criminels des pauvres victimes innocentes.



Toutes ces horreurs que Genna Naccashe a photographiées avec génie pour la postérité, Amnesty International vous les montre aujourd'hui.


Comme notre classe a décidé de montrer cette exposition dans le but de promouvoir aussi une ONG brésilienne Viva Rio, vous pourrez terminer la visite par un coup d'oeil sur le travail qu'elle réalise pour rétablir la paix dans ce pays dont nous avons souvent une idée trop idyllique : un carnaval attrayant, des plages de sable blanc, un soleil éblouissant.... le bonheur mais à quel prix !



Si cette exposition vous a plu, nous laissons une urne au fond de la salle dont nous verserons tous les bénéfices à « Viva Rio »

Merci de votre écoute et bonne visite.
Si vous avez la moindre question, nous sommes à votre entière disposition.

vendredi 28 septembre 2007

Bienvenue







Bienvenue sur le blog de notre projet pour l'ONG Viva Rio située au Brésil. Nous avons débuté ce projet en 2006, suite à la visite d'Amnesty International. Nous avons été tout de suite séduit par ce projet visant à faire connaître cette ONG. Pour de plus amples explications, voir ci dessous.


Le Brésil:
Treizième puissance économique mondiale, le Brésil est également l’un des trois pays les plus violents et aux inégalités sociales les plus importantes.D’abord habité par des tribus semi-nomades, il est découvert en 1499 par l’espagnol Pinzón mais attribué au Portugal en application du traité de Tordesillas. Très vite de la main-d’œuvre est importée d’Afrique pour cultiver la canne à sucre et le bois. Le métissage (européens-africains-indiens) et de nombreuses diasporas (libanais, syriens, japonais, allemands, ..) en feront un pays multiculturel bien que subsiste encore aujourd’hui dans les mentalités le clivage noir/blanc. Ainsi qu’un énorme fossé entre riches et pauvres. D’un côté, les descendants de propriétaires fonciers, barricadés dans leurs maisons et de l’autre, entassés les uns sur les autres, les habitants des favelas, qu’on criminalise. L’économie du pays, qui a subie d’importantes inflations semble s’être plus ou moins stabilisée à présent et on espère beaucoup de Lula, premier président de gauche, qui s’est jusqu’à présent surtout occupé de l’économie et de son programme « faim zéro »,

Sa mission:
Elle consiste à intégrer la société divisée, inégalitaire, et à construire une culture en paix, en interagissant avec la société civile et les politiques publiques, dans les quartiers pauvres, aux niveaux national et international. Dans ce but, l’ONG développe diverses activités et expérimente des solutions aux problèmes sociaux, réalise des consultations, des actions locales, des campagnes, de la communication et de la formation. L’association Viva Rio travaille également avec des jeunes (entre 7 et 25 ans). Le Centre Sportif et Educatif Lutte pour la Paix (CEELPP) est un projet social dans le cadre duquel 190 jeunes (garçons et filles) participent à des activités sportives (« free fight », capoeira, etc.), suivent des cours de citoyenneté et de résolution pacifique des conflits. Ce centre offre des opportunités aux jeunes issus de milieux défavorisés à la recherche d’un avenir meilleur.La mission de « Luta Pela Paz » (« Lutte Pour la Paix ») est d’offrir aux enfants et aux jeunes des possibilités dans le domaine du sport et de l’éducation, avec l’objectif de briser les barrières et d’atteindre la paix et la citoyenneté.

Citoyens du monde :
Ce projet est une initiative d’Amnesty International Jeune. Il va durer deux ans. Le projet vise à mettre en contact les jeunes avec des défenseurs des droits humains dans le monde. Autour de ces échanges, les jeunes devront créer un projet créatif. Les jeunes qui auront été sélectionnés pour la qualité de leur projet créatif partiront à la rencontre de défenseurs des droits humains dans leur pays, et ramèneront un reportage sous la forme qu’ils choisiront (photo, radio ou vidéo). Ce reportage sera diffusé sur un média belge pour sensibiliser l’opinion publique à ce qu’ils auront vu et entendu.

Notre projet :
Nous avons composé deux chansons qui seront accompagnées d’un clip vidéo débordant d’images réalistes de la situation actuelle dans les favelas. Au travers de différentes représentations, nous vous montrerons ce qu’il en est. Nous avons écris un petit article dans le journal de l’école, le HOP de Marchin et un article est paru dans « La Meuse ». Nous allons organiser une exposition photo du 8 au 12 octobre à Liège à l’aide de Monsieur Graas.

Si vous voulez nous aider vous aussi, vous pouvez faire un don :
363-4129843-11
Les fond collectés serviront à financer les coûts de notre projet.